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( 4*') position des objets terrestres, qui auraient été ainsi assujettis à une aberration diurne. Il trouvait, par exemple, qu’une mire située au sud, au solstice d’hiver, aurait décrit, en vingt-quatre heures, un cercle d’un rayon = 5", et dont le centre correspondrait à la position moyenne de l’objet-, mais le raisonnement de Boscowich est défectueux en ce qu’il a oublié de tenir compte de la réfraction et, par conséquent, du changement de direction que doivent éprouver les rayons en pénétrant obliquement du verre dans le liquide. Aussi, M. Wilson, professeur d’astronomie à Glasgow, qui a publié dans les Transactions philosophiques pour l’année 1782, un Mémoire où il propose également la lunette remplie d’eau, comme un moyen de s’assurer de la théorie newtonienne, arrive-t-il à des conclusions totalement opposées à celles de Boscowich ; car il a prouvé que l’aberration dans une semblable lunette _ne sera égale à celle qu’on trouve avec un instrument ordinaire, que dans le cas où les vitesses des rayons dans les milieux rares et diaphanes sont entre elles dans le rapport assigné par Newton. On peut d’ailleurs remarquer que la nécessité d’appliquer de forts grossissements aux instruments qui sont destinés à découvrir de petites quantités, rendait la lunette de Boscowich inutile, puisque la lumière d’une étoile serait, sinon totalement éteinte, du moins considérablement affaiblie, lorsqu’elle aurait traversé une épaisseur de liquide de 3 ou 4 pieds. La difficulté que présente, sous le rapport qui nous occupe, la vérification de la théorie newtonnienne, résulte de ce principe qui en est une conséquence, savoir : que la vitesse de la lumière, dans un milieu diaphane quelconque, doit être la même, quelle que soit la nature et le nombre de milieux qu’elle a précédemment traversés. On peut cependant remarquer que, lorsque les corps réfringents sont en mouvement, la réfraction qu’éprouve un rayon ne doit plus se calculer avec sa vitesse absolue, mais bien avec cette même vitesse, augmentée ou diminuée de celle du Corps, c’est-à-dire avec la vitesse relative du rayon; les mouvements que nous pouvons imprimer aux corps sur la Terre, étant beaucoup trop petits pour influer sensiblement sur la réfraction de la lumière, il faut chercher dans les mouvements beaucoup plus rapides des planètes, des circonstances plus propres à rendre sensibles ces inégalités de réfraction. Wilson, que nous avons déjà cité, avait proposé d’employer ce mode d’expériences à la recherche du mouvement de translation du système solaire. Le Dr Blair, à qui l’on doit un travail très-intéressant sur la force dispersive des liquides, croyait que l’observation devait rendre sensible l’inégalité de vitesse avec laquelle sont réflé chis les rayons lumineux qui arrivent à nous des deux bords de Jupiter, à cause du mouvement de rotation de la planète sur elle-même ; et M. Ro- | ( 43 ) bisson, dans un Mémoire particulier, où il examine en détail cette question de la vitesse de la lumière, indique également les observations des deux bords de l’anneau de Saturne. Tels étaient les moyens que ces savants distingués avaient proposés pour résoudre un problème qui intéresse à la fois les progrès de la physique et de l’astronomie; il résulte en outre du précis historique que nous venons de donner, qu’ils s’étaient plutôt attachés à tracer la route qu’il fallait suivre pour arriver à un résultat décisif, qu’à entreprendre des observations dont ils prévoyaient sans doute la grande difficulté. J’ai cru qu’il serait important d’employer les moyens qu’offre l’état actuel de nos connaissances et la grande précision de nos instruments, à l’examen d’une question dont le résultat semblait devoir offrir quelques données sur la véritable, nature de la lumière. Je me suis attaché, dans mes expériences, à rendre sensibles les différences qui doivent résulter du mouvement de translation de la Terre, parce que celui de notre système pouvait, en se combinant avec ce premier, donner naissance à d’assez grandes inégalités. Il est d’ailleurs naturel de supposer que, de même qu’il y a dans le ciel des étoiles de divers éclats, il y en a aussi de diverses grandeurs, et cette circonstance, comme l’a, je crois, montré le premier M. Michell, doit occasionner des différences de vitesse très-sensibles dans les rayons qui émanent de ces divers corps; ce genre d’expériences me permettait, en outre, d’observer avec une lunette à court foyer, tandis qu’il serait indispensable d’employer un fort grossissement pour reconnaître les inégalités des diamètres planétaires. Cette méthode exigerait de plus que les prismes fussent très-parfaits, puisque les défauts d’achromatisme sont en raison directe du grossissement. Quelques essais que j’en ai déjà faits, à l’aide de l’excellent micromètre prismatique de M. Rochon, m’ont donné cependant l’espérance de réussir; je vais, en attendant, communiquer à la Classe les résultats de la première méthode, qui, d’ailleurs, sous tous les rapports, me parait préférable. Lorsqu’on regarde un objet à travers un prisme, les inégalités de déviation auxquelles peuvent donner naissance des changements dans la vitesse des rayons lumineux, doivent être d’autant plus considérables que l’angle du prisme sera lui-même plus grand; mais, lorsqu’on-se sert de prismes simples ou formés d’une seule substance* il est à cet égard une limite qu’on ne peut dépasser, car, pour peu que l’angle du prisme surpasse 4 ou 5 degrés, les bords du spectre sont diffus ; et comme le passage d’une couleur prismatique à la voisine se fait par une dégradation insensible, on ne peut avoir ■ la certitude de pointer, à chaque observation, à des parties des spectres cor— |