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( 44 ) respondantes ; les prismes achromatiques dont on peut augmenter l’angle à volonté, remplissaient beaucoup mieux l’objet que j’avais en vue. Celui qui a servi à mes premières expériences, était formé d’un prisme de crown-glass et d’un prisme de flint adossés; la différence de leurs angles, ou. l’angle du prisme total, était à peu près égale à il\ degrés. Afin de diminuer, autant que possible, les réflexions partielles qu’éprouve toujours la lumière à la surface de séparation des milieux dont les densités sont très-différentes, j’avais fait coller mes deux prismes avec le mastic dont les opticiens font usage pour atténuer les défauts de poli des surfaces intérieures des objectifs. Le prisme total était arrêté, d’une manière inébranlable, dans une boîte dont les tourillons latéraux pouvaient tourner dans des collets, ce qui permettait de donner à la face extérieure l’inclinaison qui rendait l’image la plus nette. Afin d’être sûr d’observer dans le plan de l’angle réfringent, on s’était également ménagé un mouvement latéral, par un mécanisme qui serait trop long à décrire; il me suffira de dire que l’appareil total pouvait se fixer, à l’aide de fortes vis, au couvercle extérieur de la lunette du mural. Les choses étant ainsi disposées, j’ai mesuré dans la même nuit, et à différentes époques, les distances-au zénith d’un grand nombre d’étoiles; ces distances, comparées à celles qu’on aurait observées à travers l’air, donnent la quantité de la déviation que le prisme fait éprouver aux rayons lumineux; c’est ainsi qu’ont été formés les tableaux suivants : Noms des étoiles. a d’Orion. .. Castor...... Procyon..... Pollux...... a Hydre. ... Régulus.... Épi vierge.., a Couronne.. a Serpent. . Antarès. t Ophiuchus.
| (45) J’ai ensuite collé ensemble deux prismes achromatiques, semblables à celui qui avait servi à mes premières expériences; mais, afin de me rendre indépendant, dans ces nouveaux essais, de la connaissance de la déclinaison des étoiles, de celle de l’erreur de collimation qui peut varier dans nos instruments, avec la hauteur de la lunette et de la réfraction, j’ai suivi dans l’observation une méthode différente de la première. Le nouveau prisme dont je viens de parler était fixé à la lunette d’un cercle répétiteur, de manière cependant que la moitié de l’objectif fût découverte; je pouvais, par cette disposition, observer tantôt à travers l’air, et tantôt à travers le prisme : la différence des deux hauteurs corrigée du mouvement de l’étoile dans l’intervalle des deux observations, me donnait ainsi la déviation sans qu’il fut nécessaire de connaître exactement la position absolue de l’astre observé. Je pouvais d’ailleurs, en commençant ces observations, quelques minutes avant le passage des astres au méridien, les répéter un assez grand nombre de fois pour atténuer en même temps et les erreurs de pointé et celles de division; telle est la méthode qui a servi à former le dernier tableau : Au cercle répétiteur, 8 octobre 1810.
Je vais maintenant passer aux conséquences qui découlent de tous ces nombres. On voit d’abord que les inégalités de déviations sont en général fort petites et du même ordre que celles que présentent les observations faites sans prisme : on peut, par cette raison, les attribuer aux erreurs d’observations ; mais supposons-les réelles, pour un instant, et cherchons à quelles inégalités de vitesses elles correspondent. Je prends pour cela la formule analytique qui exprime la déviation des rayons lumineux, en fonctions des angles des prismes et de leurs forces réfringentes; je la différentie par rapport à la vitesse de la lumière qui entre dans l’expression du rapport du sinus d’incidence au sinus de réfraction, et C. R., I§53, !" Semestre. (T. XXXVI, N° 2.) 7 |