Arago. Mémoire sur la vitesse de la lumière //Comptes Rendus, 36 (1853): 38-49 (10 dec. 1810)

Arago. Mémoire sur la vitesse de la lumière //Comptes Rendus, 36 (1853): 38-49 (10 dec. 1810)

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Opuscules astronomiques, imprimés à Rome, quelques expériences faites par cette méthode, et qui l’ont conduit aux mêmes conclusions, excepté dans ce qui a rapport à la lumière solaire, à laquelle il assigne une réfraction particulière ; mais je me suis assuré que ce dernier résultat, dont on ne saurait admettre l’exactitude, tient à ce que, dans l’obseryation des étoiles, l’astronome romain visait au centre de la lumière jaune, tandis que pour le Soleil, dont il était forcé d’observer le bord, il pointait, au contraire, à une des couleurs extrêmes du spectre : il me suffirait d’ailleurs, pour justifier, indépendamment de ces considérations, le résultat auquel j’étais parvenu, de remarquer que M. Calandreli trouve, ainsi que moi, que les taches de la Lune, que nous n’apercevons que par la lumière du Soleil réfléchie, sont précisément déviées de la même quantité que les étoiles.

On voit, au reste, que la certitude des conclusions qu’on tire à l’égard de la vitesse de la lumière, des observations faites à l’aide des prismes, repose sur celle de la supposition qu’une inégalité de vitesse produit une inégalité de déviation, ce qui résulte immédiatement de l’explication que Newton donne de la réfraction ; les expériences que j’ai citées, m’avaient fait entrevoir la possibilité de démontrer ce principe, mais les travaux relatifs à la méridienne me firent abandonner cette recherche, que j’ai reprise depuis mon retour, et dont je vais aujourd’hui communiquer les résultats à la Classe.

Mes expériences étaient à peu près achevées, lorsque la lecture d’un des beaux Mémoires que le Dr Young a inséré dans les Transactions philosophiques, m’apprit que M. Robisson, professeur de physique à Édimburgh, avait considéré théoriquement cette question de la vitesse de la lumière*, j’ai, depuis, trouvé, dans divers ouvrages, qu’elle avait été examinée sous différents points de vue par Boscowich, Michell, Wilson et Blair.

Avant de parler de mes observations, je crois devoir indiquer les projets qu’avaient publiés à cet égard les physiciens que je viens de citer.

L’idée de chercher à s’assurer, par des expériences directes, de l’accroissement de vitesse qu’acquièrent les rayons lumineux en passant d’un milieu rare dans un milieu dense, a dû naturellement se présenter à un très-grand nombre de personnes ; mais Boscowich est, à ma connaissance, le premier qui ait publié à cet égard un projet d’expériences raisonné. Ce physicien avait cru qu’en observant les étoiles à travers une lunette remplie d’eau, on devait trouver, à cause de l’augmentation de vitesse qu’acquièrent les rayons en pénétrant dans ce liquide, une aberration différente de celle qu’on observe lorsque l’espace qui sépare l’objectif de l’oculaire est rempli d’air. Cette même circonstance devait apporter des changements très-sensibles dans la

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position des objets terrestres, qui auraient été ainsi assujettis à une aberration diurne. Il trouvait, par exemple, qu’une mire située au sud, au solstice d’hiver, aurait décrit, en vingt-quatre heures, un cercle d’un rayon = 5", et dont le centre correspondrait à la position moyenne de l’objet-, mais le raisonnement de Boscowich est défectueux en ce qu’il a oublié de tenir compte de la réfraction et, par conséquent, du changement de direction que doivent éprouver les rayons en pénétrant obliquement du verre dans le liquide. Aussi, M. Wilson, professeur d’astronomie à Glasgow, qui a publié dans les Transactions philosophiques pour l’année 1782, un Mémoire où il propose également la lunette remplie d’eau, comme un moyen de s’assurer de la théorie newtonienne, arrive-t-il à des conclusions totalement opposées à celles de Boscowich ; car il a prouvé que l’aberration dans une semblable lunette _ne sera égale à celle qu’on trouve avec un instrument ordinaire, que dans le cas où les vitesses des rayons dans les milieux rares et diaphanes sont entre elles dans le rapport assigné par Newton. On peut d’ailleurs remarquer que la nécessité d’appliquer de forts grossissements aux instruments qui sont destinés à découvrir de petites quantités, rendait la lunette de Boscowich inutile, puisque la lumière d’une étoile serait, sinon totalement éteinte, du moins considérablement affaiblie, lorsqu’elle aurait traversé une épaisseur de liquide de 3 ou 4 pieds.

La difficulté que présente, sous le rapport qui nous occupe, la vérification de la théorie newtonnienne, résulte de ce principe qui en est une conséquence, savoir : que la vitesse de la lumière, dans un milieu diaphane quelconque, doit être la même, quelle que soit la nature et le nombre de milieux qu’elle a précédemment traversés. On peut cependant remarquer que, lorsque les corps réfringents sont en mouvement, la réfraction qu’éprouve un rayon ne doit plus se calculer avec sa vitesse absolue, mais bien avec cette même vitesse, augmentée ou diminuée de celle du Corps, c’est-à-dire avec la vitesse relative du rayon; les mouvements que nous pouvons imprimer aux corps sur la Terre, étant beaucoup trop petits pour influer sensiblement sur la réfraction de la lumière, il faut chercher dans les mouvements beaucoup plus rapides des planètes, des circonstances plus propres à rendre sensibles ces inégalités de réfraction. Wilson, que nous avons déjà cité, avait proposé d’employer ce mode d’expériences à la recherche du mouvement de translation du système solaire. Le Dr Blair, à qui l’on doit un travail très-intéressant sur la force dispersive des liquides, croyait que l’observation devait rendre sensible l’inégalité de vitesse avec laquelle sont réflé chis les rayons lumineux qui arrivent à nous des deux bords de Jupiter, à cause du mouvement de rotation de la planète sur elle-même ; et M. Ro-



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